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18 février 2016

Point Lecture: Puzzle de Franck Thilliez.

puzzle

Bonjour, Bonjour,

Le point lecture du jour est consacré au thriller de Franck Thilliez intitulé Puzzle. Cet auteur est pour moi une très belle découverte puisque c'est la première fois que je fais connaissance avec son style, avec sa plume. J'ai donc profité des mes cinq longues heures de train reliant Tours à Toulouse pour entamer et finir ma lecture.

          |Résumé|

Ilan et Chloe sont spécialistes des chasses au trésor. Longtemps, ils ont rêvé de participer au jeu ultime, celui dont on ne connaît que le nom: Paranoïa. Le jour venu, ils reçoivent la règle numéro 1: Quoi qu'il arrive, rien de ce que vous allez vivre n'est la réalité. Il s'agit d'un jeu. Suivie, un peu plus tard, de la règle numéro 2: l'un d'entre vous va mourir. Et quand les joueurs trouvent un premier cadavre, jeu et réalité commencent à se confondre. Paranoïa peut alors réellement commencer ...

          |Mon avis|

Au commencement nous avons Lucas Charbon, patient atteint de psychose, enfermé dans un hôpital psychiatrique pour meurtre. Il s'apprête à faire d'étranges révélations à la psychiatre Sandy Cléor sur ce qui l'a conduit dans cet établissement de fou.

Parallèlement nous faisons la connaissance d'Ilan Dedisset, un fan de jeux vidéos et employé travaillant de nuit dans une station service. Il est resté très perturbé par la mort de ses parents et tente de se reconstruire et de reprendre goût à la vie jusqu'à ce que son ancienne petite amie le contacte pour entamer une chasse au trésor du nom de Paranoïa. D'abord hésitant, Ilan finit par accepter de participer à ce jeu hors norme. Tout deux passent les différents tests psychologiques et finissent par faire partie des huit candidats sélectionnés pour le jeu.

Dès lors les huit participants se retrouvent de leur plein gré, enfermés dans un hôpital psychiatrique désaffecté, en pleine montagne et de surcroît en pleine tempête de neige. Ils sont coupés du monde, sous le joug d'un maître de jeu nommé Hadès, un nom et une référence non négligeable qui renvoit directement à l'Enfer de la Divine Comédie de Dante.

C'est un huis-clos qui s'installe où les candidats doivent élucider des énigmes tout en parcourant les longs couloirs de cet hopital au passé trouble. 300 000€ sont en jeu, c'est donc chacun pour soi. Mais le lieu cache ses secrets, son passé, ses cadavres. Ils sont huit au départ mais plus pour longtemps. Les participants disparaissent les uns après les autres et s'il y avait un tueur avec eux ? ou parmi eux ?

Lucas Charbon et Ilan Dedisset seraient-ils liés? par un même passé? par une même histoire ? par un même drame ?

La première partie du livre, avant l'entrée dans le jeu, ne m'a pas parût totalement indispensable (quoique très bien écrite). Mais c'est véritablement au commencement du jeu que j'ai eu cette impression d'immersion totale dans l'histoire comme si j'étais moi-même la neuvième candidate. Durant ma lecture j'ai lutté pour ne pas me laisser embarquer par les fausses pistes, les faux amis, les fausses révélations, mais faut-il encore pouvoir les décrypter. J'avais beau relever les indices, revenir en arrière dans ma lecture, j'ai dû renoncer et me laissé guider par l'auteur.

Car oui l'auteur ne laisse aucun répit à son lecteur, nous sommes totalement immergés et absorbés par l'histoire, comme si on pouvait presque toucher les personnages. Franck Thilliez utilise ce personnage d'Ilan comme un pantin qui nous balade au fil des pages et au fil de l'intrigue. Nous sommes obligés de le suivre, il nous sert de guide, mais peut-on réellement faire confiance à un homme qui est lui-même perdu dans les méandres de ses propres angoisses, parfois sain d'esprit parfois fou.

Si on rajoute à tout cela un décor angoissant, pas franchement cosy mais sombre, sale, froid et glacial. La notion de huis-clos est renforcé par cette neige épaisse qui tombe sans cesse en abondance, ces couloirs sans fin et ses pièces terrifiantes (électrochocs, lobotomie).

Au cours de ma lecture, beaucoup de références cinématographiques me sont revenues en mémoire. Il serait difficile de vous en parler sans prendre le risque de vous spoiler l'intrigue, le dénouement. Car oui cette fin incroyable a laquelle on ne s'attend pas, on l'envisage, on l'imagine tout au long de notre lecture, on essaie aussi d'anticiper la fuite d'Ilan, comment peut-il se sortir de ce cauchemar? Mais c'est sans compter sur l'imagination débordante de l'auteur.

Puzzle est un véritable casse-tête littéraire au scénario complexe. Une fois ma lecture terminée, c'est en fermant mon livre que je me suis surprise à dire "Ah ouais quand même !!"...

Titre: Puzzle

Auteur: Franck Thilliez

Editeur: Fleuve Editions

Publication: octobre 2013

Pages: 430 p.

Prix: 20€90.

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30 janvier 2016

Point lecture: Check Point de Jean-Christophe Rufin.

check point

Mon premier point de lecture de l'année est consacré au dernier roman de Jean-Christophe Rufin, un roman sur lequel je "louchais" depuis un moment et que j'ai eu un mal de chien à finir, pas à cause de la qualité du livre, mais par manque de temps. Je l'ai désormais terminé et j'ai plutôt apprécié ma lecture je m'en vais donc vous débriefer tout ça !!

          |Résumé|

Maud, vingt et un an, cache sa beauté et ses idéaux derrière de vilaines lunettes. Elle s'engage dans une ONG et se retrouve au volant d'un quinze tonnes sur les routes de la Bosnie en guerre. Les quatre hommes qui l'accompagnent dans ce convoi sont bien différents de l'image habituelle des volontaires humanitaires.

Dans ce quotidien de machisme, Maud réussira malgré tout à se placer au centre du jeu. Un à un, ses compagnons vont lui révéler les blessures secrètes de leur existence. Et la véritable nature de leur chargement.

          |Mon avis|

Au centre de cette histoire, une protagoniste importante, une jeune fille, Maud, mal dans sa peau, et qui pour trouver un sens à sa vie se lance dans l'humanitaire. Elle participe à un convoi, de deux camions, chargé de distribuer denrées alimentaires et médicaments à la population isolée par la guerre, en pleine Bosnie centrale, en 1995 ... Sa féminité semble se résumer uniquement à son prénom, elle fait tout pour que les hommes ne la remarque pas. Cheveux courts, grosses lunettes, vêtements larges, elle veut se protéger pour ne pas affronter le regard des hommes. C'est pourtant sa féminité, sa douceur et sa naïveté qui va complètement contraster avec les quatre garçons qui vont l'accompagner durant cette aventure. Elle va en effet se retrouver face à un véritable combat de coq, la tension est palpable au quotidien, les quatre hommes ne s'entendent et ne se supportent pas, en compétition continue, ils vont même jusqu'à se battre entre eux, alors qu'ils sont déjà en zone de combat.

Le livre est constitué de plusieurs parties. J'avoue m'être un peu ennuyée durant la première. La mise en place est un peu longue. On fait connaissance avec les quatre hommes, leur psychologie et leurs motivations à être présents sur cette zone de guerre, tout cela par l'intermédiaire des confessions qu'ils font à Maud. On apprend aussi le quotidien et les angoisses que connaissent les volontaires sur le terrain. L'angoisse d'être tué, l'angoisse à l'approche des fameux "check point", ces points de contrôles tenus désormais par des milices armées jusqu'aux dents. Il faut savoir négocier,  et connaître la langue du pays pour passer sans encombre. Le danger est partout, avec ses risques d'embuscades, ses ruines, ses dommages collatéraux, ses traites, ses charniers.

Mais l'allusion à la guerre de Bosnie s'arrête là. En réalité on a affaire à un véritable huis clos entre ses cinq personnages. L'action commence véritablement à prendre forme à partir de la seconde partie, et c'est à ce moment que j'ai absolument dévoré mon livre tellement l'action me tenait. Au cours du périple le groupe va se scinder en deux, car le convoi ne transporte pas uniquement de l'alimentation et des médicaments mais bien des explosifs. Par amour d'un des garçons, Maud va choisir de participer au vol du camion qui contient ses explosifs et partir avec lui dans les montagnes bosniaques afin de fournir les armes pour aider le pays à sortir du conflit. Ils se retrouvent tous deux seuls, avec pour avenir les montagnes à traverser et le climat pas toujours amical, (difficile d'avancer sous des rafales de neige), mais poursuivis aussi par leurs anciens camarades qui souhaitent récupérer la marchandise (sans compter accessoirement les quelques milices qui traînent et qui peuvent les tuer à tous moment).

Ce qui a été particulièrement agréable dans cet ouvrage, c'est la fluidité de l'écriture. J'ai pas vraiment eu l'impression de lire un roman mais plutôt de voir un film. Le décor était parfaitement planté dans mon esprit, tout était limpide. On pourrait même penser qu'il a été écrit comme une sorte de "road movie", je ne sais pas si le terme peut s'accorder à la littérature, mais on peut appeler cela un "road novel" (??)... Je m'attendais par contre à un peu plus d'anecdotes historiques sur la guerre de Bosnie, mais ce n'est pas la motivation de ce roman, très proche aussi du thriller psychologique ...

Titre: Check Point

Auteur: Jean-Christophe Rufin

Éditeur: Gallimard.

Publication: mars 2015.

Pages: 390.

Prix: 21€.

 

Pas de billets la semaine prochaine, vacances obligent et j'ai comme une envie de me déconnecter du monde virtuel pendant quelques jours. Mais cela ne doit pas vous empêcher de laisser quelques mots si ça vous dit, je me ferais un plaisir de vous répondre à mon retour.

Tchuss ...

22 octobre 2015

Point lecture: Mes lectures santé et bien-être.

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En ce jour pluvieux et morose je vous propose un point lecture un peu particulier puisque je vais évoquer non pas un livre mais plutot une sélection d'ouvrages positifs et bien-être histoire de recharger les batteries et de repartir sur de bonnes bases.

En farfouillant dans ma bibliothèque j'ai retrouvé quelques références, qu'il m'arrive de feuilleter de temps à autre, des pistes de lectures pour accéder à une santé plus saine et un mental de champion (oui oui au moins !!). Ce n'est pas un secret quand le mental se porte bien le corps suit.

Ces livres ne se lisent pas d'un bout à l'autre, comme un roman, du moins ce n'est pas comme ça que j'envisage leur lecture, ils se consultent par passage, par chapitre, tout dépend de ce que l'on vit sur le moment, tout dépend de ce que l'on cherche aussi. Chacun peut s'y retrouver, selon son histoire et son expérience.

          ֍ Mes lectures "santé".

J'ai eu un passage où le besoin de connaitre ce que je mettais exactement dans mon assiette était devenu comme "visceral" .... De mes documentations j'ai retenu plusieurs références, dont deux ouvrages que j'ai choisi d'évoquer ici, deux livres qui m'ont particulièrement convaincue.

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L'alimentation antioxydante, prévenir le cancer et les maladies cardio-vasculaires

Auteur: Dr. Serge Rafal / Claire Pinson

Editeur: Poche Marabout

Pages: 446

Prix: 5€99

Ecrit par le Dr. Rafal, spécialiste des médecines douces, ce livre explique comment lutter contre les radicaux libres (responsables de la plupart des maladies) grâce à une alimentation adaptée. L'ouvrage est bien mené et expliqué (caractéristiques des fruits, le rôle des vitamines et des oligo-éléments dans l'organisme, etc..), tout cela agrémenté  des très bonnes recettes saines et naturelles de Claire Pinson.

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Le sucre ou la vie

Auteur: Bruno Kleiner

Editeur: Lanore poche

Pages: 190

Prix: 13€

C'est le livre coup de poing, radical ... Rien que le titre annonce le sujet... Dans cet ouvrage, Bruno Kleiner évoque sa propre bataille contre le sucre et comment il a réussi à vaincre sa dépendance (non sans mal). L'auteur en profite pour évoquer les ravages du sucre sur notre santé mais aussi dénonce notre surconsommation alimentée par des médias et des publicitaires toujours à l'affût du moindre profit ("vous reprendrez bien un peu de ce délicieux moelleux industriel ?" ... aie confiiiiance ...). Sans nous en rendre compte, le sucre est présent absolument partout, légumes rapés, shampoing, gels douches, crème solaire, cigarette. Sans le savoir nous sommes tous addict, le sucre agit sur notre santé mais surtout sur notre cerveau ... Après ce constat, Bruno Kleiner nous propose des pistes pour reprendre notre alimentation en main. Pour avoir enfin un oeil averti sur notre façon de manger et de consommer.

          ֍ Mes lectures Bien-être.

Je change un peu de registre pour évoquer des ouvrages qui amènent plus à la réflexion, à changer notre regard sur la vie, qu'il est toujours utile, je pense, d'avoir dans sa bibliothèque en cas de coup de blues surprises...

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L'art du calme intérieur

Auteur: Eckhart Tolle

Editeur: J'ai lu Bien-être

Pages: 125

Prix: 5€90

C'est une lecture à effectuer lors d'un moment calme, un ouvrage qui aide à prendre du recul, à se retrouver, se ressourcer, à faire le tri dans ses idées. Cette lecture nous pousse à aller à l'essentiel, à ce qui est bon pour chacun. Un livre qui prépare à la méditation et à la réflexion, qui permet d'appréhender l'existence sous les meilleurs auspices. Un livre très positif.

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Le bonheur est entre vos mains, petit guide du bouddhisme à l'usage de tous.

Auteur: Dzigar Kingtrul Rinpoché

Editeur: Poche Marabout.

Pages: 170.

Prix: 5€99.

Comment mettre en avant notre richesse intérieure? Ce livre est un petit guide du bouddhisme à la portée de tous. On y retrouve l'enseignement de Bouddha mais aussi des pistes pour prendre en main son existence face aux doutes et aux insécurités qui nous assaillent chaque jour. Ce livre nous incite à travailler notre réflexion personnelle et à prendre du recul par rapport à notre attitude face aux évènements difficiles. Une référence qui nous aide à accéder au bonheur et à une certaine tranquillité d'esprit.

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L'art de l'essentiel

Auteur: Dominique Loreau

Editeur: J'ai Lu Bien-être

Pages: 252.

Prix: 6€70.

Etre / avoir? ... telle est la question ... L'art de l'essentiel est un ouvrage qui nous invite à une réflexion sur notre rapport à l'objet, au superflu, à notre manie de posséder, toujours plus ... Ce livre nous permet de reprendre les bases de ce qui nous convient réellement, de nous recentrer sur nos objectifs et de comprendre ce qui nous est vraiment nécessaire. Faire le tri, mettre de l'ordre dans ses papiers, ses affaires, ses objets, des gestes anodins qui soulagent psychologiquement. Et pour avoir testé cette méthode je peux vous dire que cela fait un bien fou !!!

          ֍ à lire aussi ... Les magazines mindstyles.

Fidèle lectrice de deux magazines mindstyles j'ai décidé de les incorporer à mon petit billet du jour, histoire de vous les présenter si vous ne les connaissez pas encore, même si je pense que vous les avez croisé dans les kiosques à journaux ou les librairies.

Les magazines Mindstyle ... Quésako ? Se sont des magazines orientés bien-être et développement personnels, qui prônent la vie, les petits bonheurs simples et la découverte de soi... Ces derniers temps de nombreuses références sont apparues. Evidemment j'ai fait ma curieuse mais j'ai mes petites préférences, sans vraiment faire dans l'originalité je me tourne vers les deux magazines les plus "connus" du moment, Happinez et Flow, références qui sont aussi à mon avis les plus abouties et les mieux réalisées de ce marché.

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Flow magazine

Editeur: Prisma Media

Bimestriel

pages: 140.

Prix: 6€95.

Les rubriques que je préfère chez Flow:

- "Les livres de ma vie": chaque mois une rencontre avec un libraire, qui nous parle des références littéraires qui ont changé son existence. Une belle occasion de faire des découvertes lectures et connaître certaines librairies françaises.

- Les portraits: Frida Kahlo, Elisabeth Vigée Le Brun, et bien d'autres portraits de femmes qui retracent leur destin hors du commun (photos à l'appui).

- Les dossiers développement personnel.

- Certains goodies: petits carnets, agenda coloré, stickers aux citations positives, etc.

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Happinez Magazine

Editeur: Oracom.

Origine: Pays-bas.

Bimestriel

Pages: 120.

Prix: 4€95.

Les rubriques que je préfère dans Happinez:

- Les dossiers "rencontres": des auteurs, musiciens, philosophes témoignent de leur vision de la vie. C'est très enrichissant.

- La sélection lecture: basés sur des références littéraires qui prônent le bien-être, le cheminement personnel, la poésie.

- Les idées recettes: saines et parfois très originales.

- Les reportages voyages: dépaysant et agrémenté de magnifiques photographies.

 

Mon point lecture s'arrête ici. Bien entendu de nombreuses références existent où chacun peut trouver son bonheur. Voila encore quelques ouvrages propices à une belle et tranquille soirée cocooning. Profitez-en la fraicheur des nuits d'hiver commence à s'installer.

Bonne lecture.

27 septembre 2015

Point lecture: Le plus bel endroit du monde est ici de Francesc Miralles et Care Santos.

le plus bel endroit du monde est ici

Ma revue lecture du jour est consacrée à un roman espagnol ayant pour titre évocateur: Le plus bel endroit du monde est ici. J'ai effectué ma lecture à partir de la version poche du livre publiée en juin 2014 aux éditions Pocket. Ce roman a été écrit par deux auteurs espagnols, Francesc Miralles et Care Santos. Le premier est connu comme journaliste et romancier spécialisé dans la psychologie et la spiritualité quant à la seconde, elle est spécialisée en littérature jeunesse et affectionne tout particulièrement les genres littéraires tels que la poésie et le conte.

- Résumé -

"Iris a trente six ans et des idées noires plein la tête: ses parents viennent de disparaître dans une tragique accident et, en une seconde, toute sa vie a basculé. Par un après-midi froid et gris, elle songe même a en finir. Son regard se pose alors sur la devanture d'un café auquel elle n'avait jamais prêté attention auparavant. Son nom étrange Le plus  bel endroit du monde est ici éveille sa curiosité. L'intérieur est plus intrigant encore, comme sorti d'un rêve. Tout y semble magique, à commencer par Luca, bel italien porteur d'une promesse: Le bonheur."

- L'histoire -

Le dimanche après-midi est un mauvais moment pour prendre des décisions, c'est pourtant le moment qu'Iris va choisir pour mettre fin à ses jours. Sur un pont, à deux doigts de passer à l'acte, elle est sauvée in extremis par un enfant qui veut lui faire peur en éclatant son ballon de baudruche. Il part en riant avec toute son innocence d'enfant bien loin d'imaginer et de réaliser qu'il vient de sauver la vie à une jeune femme accablée par le chagrin. Car la vie d'Iris n'est pas simple, elle vient de vivre une tragédie, la perte de ses parents. En les perdant, elle a aussi laissé partir son envie de vivre, elle est comme morte à l'intérieur et reste ancrée à cet évènement tragique. Elle n'avance plus et s'engouffre petit à petit dans le passé et le souvenir.

C'est l'éclatement du ballon qui va lui donner un coup de fouet. Es-ce un signe pour reprendre sa vie en main? On pourrait croire qu'il n'y a pas de hasard surtout lorsque l'on apprend que l'enfant au ballon s'appelle Angel ... Un signe des anges peut-être pour indiquer à Iris qu'un ange bienveillant veille sur elle.  Et c'est justement en suivant cet enfant du regard qu'elle découvre cette enseigne étrange, Le plus bel endroit du monde est ici ... (Franchement un café qui porte ce nom vous y entrez forcément ).

Elle choisit de rentrer dans ce café, poussée par la curiosité. C'est un café un peu étrange, loin d'être un lieu conventionnel, il possède six tables aux pouvoirs magiques. Iris va s'y rendre chaque jour pendant une semaine et va faire une rencontre déterminante. Elle va tout d'abord rencontrer le barman, un être quelque peu étrange, aux cheveux gris longs, il se veut magicien, illusionniste, il est là pour la guider sans la priver de son libre-arbitre. Puis elle rencontre Luca, le bel italien, et ne tarde pas à éprouver plus que de l'amitié pour lui. Elle entretient avec lui quelques longues conversations sur la vie et sur le bonheur. Luca lui enseigne notamment l'art du Haiku, petit poème japonais où il s'agit de dire le maximum en un minimum de mots. Luca va lui ouvrir les yeux sur la vie, et lui apprendre que peu importe les épreuves que nous devons traverser, il faut continuer à avancer, et entreprendre chaque chose avec positivité.

- Ce que j'en pense -

Très franchement l'histoire est plutôt fade est plate, il n'y a pas de rebondissement particulier et encore moins de suspens. Mais l'importance de l'histoire se situe ailleurs. A la lecture du roman, on a l'impression que l'on a affaire à un coach de vie, qui sert à notre développement personnel. On se sent proche d'Iris, on s'identifie à son malheur, car on a tous été un jour où l'autre confronté à la perte de proche. Comment faire face ? On réagit tous à notre façon, par rapport à notre expérience, notre vécu, notre façon d'appréhender la vie.

C'est un roman à découvrir qui offre au lecteur les clés nécessaires pour accéder à de bonnes pensées positives et prendre la vie du bon côté. C'est un conte philosophique où l'on suit Iris dans son cheminement personnel, vers la quête d'un bonheur simple qui est tout près d'elle.

- Quelques citations -

Je choisis de conclure ma revue lecture par quelques citations issues du roman, celles qui m'ont particulièrement marqué ...

"D'après les spécialistes, nous élaborons chaque jour environ soixante mille pensées. Positives ou négatives, banales ou profondes, il n'y a pas à les juger: elles sont comparables à des nuages qui passent. Nous sommes responsables de nos actes, pas de nos pensées. C'est pourquoi, lorsqu'une idée t'angoisse, apposes-y l'étiquette "pensée" et laisse-la filer." p.24.

"La vie (...) nous apprend quelque chose sur le bonheur: on ne peut le ressentir dans toute son intensité que lorsqu'on est déjà tombé très bas ou monté très haut, pour la bonne raison qu'il s'agit d'un jeu de contrastes. Ceux qui nagent toujours dans le spectre moyen des émotions ne connaîtront jamais l'essence de la vie. Voilà l'enseignement du puits: il faut parfois toucher le fond pour saisir l'immensité du ciel."p.51.

"Bonnes nouvelles. N'oublie jamais ceci: tout sentiment a son pendant. Se sentir malheureux prouve que l'on est capable de se réjouir. C'est une bonne nouvelle. Quand tu es seul, tu te rends compte à quel point tu serais bien en compagnie de quelqu'un. C'est une bonne nouvelle. Il te faut souffrir pour apprécier le bonheur de n'avoir ma nulle part. C'est une bonne nouvelle. Voilà pourquoi il ne faut jamais craindre la tristesse, ni la solitude, ni la douleur car elle sont la preuve que la joie, l'amour et la sérénité existent. Ce sont de bonnes nouvelles." p.54.

 

Le plus bel endroit du monde est ici de Francesc Miralles et Care Santos, aux éditions Pocket, 187p.

 

13 septembre 2015

Point lecture: La fille du train de Paula Hawkins.

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-  Testé et approuvé par Monsieur Chat -

Ma petite revue lecture du jour est consacrée à La fille du train , le premier roman de la journaliste londonienne Paula Hawkins. Ce roman est sorti en mai 2015 et travaillant à proximité d'un point presse/librairie j'ai tout de suite été attirée par sa couverture (ce livre m'a fait de l'oeil durant deux semaines !!) ... Es-ce le titre? Le train qui m'a attiré ? Bref allez comprendre ... J'avais déjà envie de le lire avant même d'avoir lu le quatrième de couverture ou d'entendre toute la déferlante médiatique autour de son succès. Car oui à en croire les chiffres La fille du train est le succès "thriller" de cet été 2015. En France, grâce au bouche à oreille et à une très bonne campagne de pub en kiosque et dans les gares, le roman s'est écoulé à quelques 200 000 exemplaires et ce après cinq réimpressions. C'est sans parler du succès du livre outre-atlantique et en Angleterre (Spielberg serait sur le coup!). Plutôt bien pour un premier roman (J.K Rowling fais gaffe tu as de la concurrence!!)

          - Mais de quoi s'agit-il exactement? -

Résumé: "Entre la banlieue où elle habite et Londres, Rachel prend le train deux fois par jour: le 8h04 le matin, le 17h56 le soir. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors d'un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par coeur, elle a même donné un nom à ses occupants, qu'elle voit derrière la vitre. Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu'elle imagine parfait. Heureux, comme Rachel et son mari ont pu l'être par le passé, avant qu'il la trompe, avant qu'il la quitte. Rien d'exceptionnel, non, juste un couple qui s'aime. Jusqu'à ce matin où Rachel voit Jess dans son jardin avec un autre homme que Jason? Que se passe-t'il? Jess tromperait-elle son mari? Rachel, bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, décide d'en savoir plus sur Jess et Jason. Quelques jours plus tard, c'est avec stupeur qu'elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell a mystérieusement disparu (...)."

Construit comme un journal intime le roman regroupe le témoignage de trois femmes, Rachel, Megan et Anna. Trois personnages liés par une seule et même intrigue.

   - Rachel: C'est le personnage principal, l'anti-héroïne par excellence. Alcoolique, divorcée depuis deux ans, un tantinet dépressive, sans un sous, hébergée par une amie. Elle prend ce train deux fois par jour et à chaque fois elle attend avec impatience de passer devant cette jolie maison, elle s'évade devant le quotidien de ce jeune couple, Megan et Scott qu'elle rebaptise Jess et Jason. Depuis son divorce, sa vie lui échappe, elle a perdu totalement confiance en elle. Ses crises d'alcoolisme n'arrangent rien, sous l'emprise de l'alcool elle ne se contrôle plus (elle harcèle son ex-mari, elle a des pertes de mémoire et perd son travail). Alors elle s'imagine une vie au travers de ce couple, une vie parfaite, dans une maison parfaite, la vie qu'elle avait avant ! Une vie en toute quiétude où tout se résume à observer les trains qui passent assise sur une terrasse avec un bon café, entourée d'un mari aimant... Jusqu'au jour où celle a qui elle s'identifie dérape et disparaît ...

   - Megan: C'est une ancienne galériste. Elle s'est installée avec son mari Scott, dans cette charmante maison en contrebas de la voie ferrée. Elle est sans emploi, puisque la galerie où elle travaillait à fermer. Une nouvelle vie qui ne lui correspond pas vraiment. La jeune femme s'ennuie, tourne en rond. C'est une personnalité fragile au passé trouble, de plus elle est très souvent surveillée par son mari qui épie le moindre de ses déplacements. Pour occuper ses journées, elle fait un peu de babysitting en gardant le bébé de ses voisins Anna et Tom. Mais le coeur n'y est pas et elle semble cacher de nombreuses blessures. Elle est bien loin de l'image idyllique que Rachel s'imagine.

   - Anna: c'est la troisième femme importante de l'histoire. Elle est la femme de Tom (ex-mari de Rachel). Elle déteste Rachel, et c'est réciproque ! Elle cherche à tout prix à protéger son couple et son foyer de cette ex-femme alcoolique et envahissante. Anna a tout prit à Rachel !! Son homme, son couple et même sa maison.

Bref vous l'avez compris, trois femmes reliées les unes aux autres par un présent ou un passé commun.

          - Ce que j'en pense -

Je ne peux malheureusement pas vous en dire beaucoup plus sans risquer de spoiler tout l'intrigue (je marche sur des oeufs là !!). Ce qui est sûr c'est que j'ai été prise par ma lecture dès le départ !! L'écriture est faite de telle sorte que l'histoire devient une obsession pour le lecteur. On partage le sentiment de Rachel, obsédée par ce qui est arrivé à Megan, elle ne lâchera pas l'affaire mais n'oubliera pas ses vieux démons pour autant. Les trois témoignages, ces morceaux de vie, sont comme des puzzles qui vont nous aider à reconstituer les faits mais aussi à découvrir la véritable face cachée de ces personnages plus complexes qu'ils n'y paraissent ... Parfois c'est bien aussi de ne pas chercher à savoir.

Ce roman nous renvoie aussi à ce que nous avons de plus humain, notre côté "voyeur" ... Qui n'a jamais imaginé ce qui peut se passer derrière une fenêtre éclairée? ... Comme le signale Paula Hawkins en introduction à son roman: "Nous sommes tous des voyeurs. Les gens qui prennent le train tous les jours pour se rendre au travail sont les mêmes partout dans le monde: chaque matin et chaque soir nous sommes installés sur notre siège, à lire le journal ou écouter de la musique; nous observons d'un oeil absent les mêmes rues, les mêmes maisons et, de temps à autre, nous apercevons un éclair de la vie d'un inconnu. Alors on se tord le cou pour mieux voir."

          - Un roman aux allures Hitchcockiennes ? -

A la lecture de ce livre j'ai eu en tête un film d'Hitchcock avec Grâce Kelly, Fenêtre sur cour. Pourquoi me direz-vous ? Il n'y a aucun train dans ce film ! Vous allez comprendre avec ce qui suit. Fenêtre sur cour est l'histoire d'un photographe qui, à la suite d'un accident, se retrouve bloqué chez lui dans une chaise roulante le temps de sa convalescence. Sa véritable occupation se résume à observer ses voisins dans l'immeuble d'en face. Une nuit il va assister à une scène étrange, il pense avoir vu son voisin d'en face tuer sa femme. Dès lors il va mener une enquête avec pour preuve les seules scènes auxquelles il assiste de sa fenêtre. L'enquête tourne à l'obsession, personne ne le croit et pourtant il réussit à convaincre sa petite amie (Grâce Kelly) de pénétrer par effraction dans l'appartement du présumé coupable afin de récolter des preuves ...

Bande annonce - Fenêtre sur cour

 

Bref je ne sais pas si Paula Hawkins a particulièrement pensé à ce film en écrivant son roman mais j'ai trouvé le rapprochement assez sympa :) ...

          - Pour conclure -

La fille du train est un excellent thriller, j'ai été toute chonchon d'avoir fini ma lecture, je suis encore sous l'emprise de cette histoire. Je suis assez curieuse de voir comment le roman va être adapté au cinéma. J'aurais d'ailleurs préféré que David Fincher (Seven, Fight Club, Gone girl) se penche sur la réalisation du film plutôt que Spielberg. J'avais adoré l'adaptation qu'il avait fait de Millénium (avec Rooney Mara et Daniel Craig) et je pense que son style sombre et violent refléterait parfaitement l'univers et l'atmosphère du roman ... De plus Rooney Mara ferait une Megan parfaite avec cette beauté si fragile et cette sensibilité à fleur de peau qui la caractérise tant ... (Après j'dis ça, j'dis rien) ...

Millénium - Les hommes qui n'aimaient pas les femmes - Bande Annonce VOST

Sur ce bonne lecture -

La fille du train, de Paula Hawkins, aux éditions Sonatine, 379p. 21€.

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30 août 2015

Point lecture: Une pluie sans fin de Michael Farris Smith.

une pluie sans fin

 

Chers lecteurs et lectrices je constate avec effroi que j'ai cumulé un léger retard dans mes petites revues littéraires. Je m'en vais corriger tout ça en vous parlant aujourd'hui du premier roman de Michael Farris-Smith: Une pluie sans fin.

C'est un roman post-apocalyptique parut aux éditions Super 8 et sorti en mai 2015.

Résumé: "L'ouragan Katrina n'était qu'un signe avant-coureur; après des années de catastrophes écologiques, le sud des États-Unis, de l'Alabama au Texas, s'apparente désormais à un véritable no man's land. Plutôt que de reconstruire sans cesse, le gouvernement a tracé une frontière et ordonné l'évacuation de la zone. Le sud de la limite est devenu une terre de non-droit ravagée en permanence par les tempêtes et les orages diluviens. Un royaume sans électricité, sans ressources et sans lois(...)."

D'un côté nous avons le personnage principal, Cohen, une sorte d'anti-héros isolé, qui a choisi de vivre au sud de la limite dans ce qui reste de la maison qu'il a construit avec sa femme. Il vit seul avec son chien et son cheval, seul face à ses vieux souvenirs qui le hantent et à la mémoire de celle qu'il n'a pas pu sauver (sa femme et l'enfant qu'elle portait).

De l'autre, on a une colonie de survivants menée par un fanatique: Aggie. Il se prend pour un prêcheur en récitant de nombreux versets de la Bible et prend son rôle tellement au sérieux qu'il s'improvise dans le rôle de Dieu en décidant de qui doit vivre ou mourir. Il "Chasse" les couples encore présents dans la zone, leur promet protection et travail, zigouille les maris et retient en otage les femmes afin qu'elles deviennent ses "ventres" puisqu'il les viole avec ses sbires pour repeupler la zone.

C'est une zone sans foi ni loi, ou toute forme de civilisation s'est complètement effondrée. Tout est pillé, maisons, casinos, supermarchés, l'appât du gain règne en maître (il parait que les casinos ont enterré leurs butins ... là ... Quelque part). Certains sont prêts à tuer pour une simple bouchée de pain ou à échanger la vie d'autrui contre un peu de gasoil. La nature a tout dévasté sur son passage, les seuls humains qui ont décidé de rester sont face à eux-même, face aux éléments, face à une nature humaine en perdition. Chacun réagit à la survie selon sa nature et franchement c'est pas joli-joli !!

Cohen, lui, cherche à s'en sortir, à rester en vie le plus longtemps possible mais ... dans la zone sinistrée car c'est ce qui lui permet de rester en "contact" avec sa femme disparue, par les objets, par les photos, par la maison, par les vêtements. Il s'enfonce peu à peu dans le regret, et c'est par un concours de circonstances qu'il va découvrir les magouilles d'Aggie et qu'il décide de sauver les femmes et les enfants qui sont retenus en otage et pourquoi pas finalement, de franchir la limite pour retrouver un semblant d'humanité et de vie.

Cette limite justement, une sorte de terre promise ou la civilisation existe encore (soi-disant). Mais qu'es-ce qui attend vraiment notre héros? Qui y'a t'il au-delà de cette frontière? Une vie meilleure est-elle encore possible dans une société qui a explosé?

          - Les comparaisons possibles -

A la lecture du roman je n'ai pas pu m'empêcher de faire quelques comparaisons telles que:

   . Mad Max .

Le personnage de Cohen renvoie à Max. Tous deux ont perdu femmes et enfants. Tous deux se retrouvent confronté à une société qui sombre dans le chaos. Tous deux sont seuls face au souvenir de ceux qu'ils n'ont pas pu sauver.

Le personnage d'Aggie peut faire référence à Immortoan Joe (Mad Max Fury Road). En effet ils ont les mêmes pratiques, ils utilisent les femmes comme "ventres" pour perdurer une humanité complètement désaxée et sans repères sains.

immortoan joe

Immortoan Joe ... Un homme fort sympathique ( ou pas).

   . The Walking Dead .

Étant une grande fan de la série certains points de comparaison m'ont sauté aux yeux:

Le personnage de Cohen peut se rapprocher de celui de Rick. Un héros, seul, isolé de tous qui tente de survivre malgré l'apocalypse.

L'aspect survie: Oui parce que c'est déjà pas facile facile de survivre à une horde de zombie ou à un ouragan dévastateur qu'il faut en plus se méfier des humains qui restent et qui rôdent aux alentours !!!

Le pillage des maisons, la recherche de nourriture, la loi du plus fort  constituent aussi de très bons points communs! Pour instaurer une communauté il faut savoir faire confiance à ceux que nous rencontrons, pas toujours évident quand les lois de la civilisation ont disparu et que la nature humaine montre son côté le plus sombre.

Walking Dead - trailer saison 1

          - Ce que j'en ai vraiment pensé -

Certains comparent le roman à du Faulkner, je n'irais pas jusque là ! Le style est plus que correct, mais honnêtement je me suis ennuyée durant une bonne partie du livre. L'histoire a du potentiel, et l'idée est juste génialissime, c'est d'ailleurs ce qui a convaincu ma lecture mais je m'attendais à plus d'actions, de tensions, de rebondissements et à plusieurs reprises j'ai eu l'impression que l'auteur tournait un peu en rond. Ce n'est qu'à la fin que j'ai vraiment apprécié le rythme de l'histoire comme si l'auteur commençait vraiment à exploiter son sujet.

C'est aussi un roman que l'on peut considérer comme écolo, puisqu'il a le rôle de nous faire prendre conscience des dangers du réchauffement climatique et de ce que la nature humaine est capable d'accomplir de pire. Franchement j'espère que ce n'est pas un roman "prémonitoire" sinon on est mal les enfants !!!

Sommes-nous, au final, une espèce en voie de disparition ? A méditer ...

Bonne lecture.

Une pluie sans fin de Michael Farris Smith, Super 8 éditions, 443 p. 20€.

26 juin 2015

Point lecture: Tu me trouveras au bout du monde de Nicolas Barreau.

"D'aucuns prétendent que des signes annoncent toujours les bouleversements d'une vie. Qu'il suffit d'ouvrir les yeux."

C'est par cette citation que j'ouvre ma section lecture du jour consacrée au dernier roman de l'auteur franco-allemand Nicolas Barreau. Tu me trouveras au bout du monde est paru au mois de février 2015 aux édition Héloïse d'Ormesson.

tu me trouveras au bout du monde

 

Résumé (extrait du quatrième de couverture):

Lorsque Jean-luc Champollion, jeune galériste de talent et don juan à ses heures, reçoit la lettre d'une énigmatique correspondante, ce ne sont que les prémices d'un irrésistible jeu de piste amoureux. Que désire cette femme qui distille savamment les indices et tarde à se dévoiler ? Comment la convaincre de tomber le masque? Jean-Luc devra-t-il aller jusqu'au bout du monde pour la tenir dans ses bras ? (...)

Le roman s'ouvre sur un souvenir, celui de Jean-Luc Champollion alors adolescent qui connaît ses premiers émois amoureux envers une jeune fille prénommée Lucile. Il exprime son amour au travers d'une lettre qu'il destine à sa bien aimée. Malheureusement son geste ne va pas recevoir le succès espéré. Non seulement sa lettre reste sans réponse mais en plus il découvre que la jeune fille s'est ouvertement moquée de ses mots et de sa prose avec ses meilleures amies. Honteux Jean-Luc décide de ne plus jamais écrire de lettre d'amour de sa vie.

Quelques années plus tard, Jean-Luc Champollion est devenu un galériste de renom exerçant à Paris. C'est un jeune homme qui jongle entre les artistes à promouvoir et à gérer et les conquêtes amoureuses. Il vit seul dans son bel appartement avec son dalmatien Cézanne, jusqu'au jour où il reçoit une mystérieuse lettre d'amour manuscrite, signée la Principessa, écrite dans un style et une prose parfaitement maîtrisés. Au travers de cette lettre plusieurs indices sont laissés et également une adresse mail que Jean-Luc va pouvoir utiliser s'il désire continuer à correspondre avec la belle inconnue. Au gré des différents indices donnés par la Principessa Jean-Luc Champollion se lance dans une enquête. Il regroupe les souvenirs de ses nombreuses conquêtes, es-ce une ancienne maîtresse ? Es-ce simplement une connaissance ? Il soupçonne tout le monde, de la serveuse du bar du coin, en passant par sa boulangère, il se méfie même de ses propres amis qu'il soupçonne d'avoir monté ce coup pour lui faire une mauvaise blague, il frôle la paranoïa. Mais attention la Principessa est jalouse et elle voit tout!! Elle le mène par le bout du nez. Lui de son côté ne dors plus, sa vie est rythmée par les échanges de mails avec son admiratrice secrète. Cette femme est là, elle semble toute proche mais il ne la voit pas. C'est la touche de mystère du roman. Jean-Luc Champollion est incapable de contrôler ses pulsions amoureuses, il ne se reconnaît plus et il ne comprend pas ce qui lui arrive. Il est ici face à une femme qui est non-identifiable, inaccessible, qu'il ne peut pas voir, ni entendre, ni saisir.

Ce roman est également un beau tour d'horizon des différents endroits du quartier Saint-Germain à Paris. On sent que l'auteur apprécie tout particulièrement ce quartier de Paris et qu'il maîtrise parfaitement son sujet. Par certains passages on pourrait même qualifier ce livre de guide touristique puisqu'il nous fait découvrir des endroits magnifiques et chic avec entre autres:

          - L'hôtel des Marronniers de la rue Jacob; 

          - Le Procope situé en plein Saint Germain des Prés, c'est le plus vieux café de Paris où Diderot, Voltaire et Rousseau avaient leurs habitudes;

le procope

          - Le restaurant le Train Bleu, restaurant mythique situé à la gare de Lyon;

le train bleu

          - L'hôtel Duc de Saint Simon, hôtel particulier datant du XVIIIe siècle transformé en hôtel quatre étoiles.

Il y a une volonté de la part de l'auteur de nous faire partager quelques uns de ses lieux favoris pour certains déjà présents dans son premier roman Le Sourire des femmes.

Tu me trouveras au bout du monde est un bon roman d'amour léger et romantique. On se laisse prendre au jeu de pistes, on a envie de mener l'enquête et de découvrir qu'elle est cette mystérieuse demoiselle. Après avoir lu l'Amour et les forêts j'avoue que cela fait du bien de plonger dans une belle histoire d'amour. Après tout qui n'a jamais rêver de recevoir une belle lettre d'amour d'un admirateur ou d'une admiratrice secret(e)?

Ce qui est dommage: la mise en place des protagonistes et des décors font traîner un peu en longueur le départ de l'histoire et donc le moment qui nous intéresse le plus la découverte de la première lettre d'amour. De plus la fin est malgré tout un peu téléphonée, on devine une peu trop facilement qui est la fameuse Principessa.

C'est un roman très agréable à lire qui évoque une très belle histoire d'amour. Alors pourquoi ne pas profiter des vacances d'été pour le lire. A vous de juger !!

 

- Bonne lecture -

3 juin 2015

Point lecture: L'amour et les forêts d'Eric Reinhardt.

Ma parenthèse lecture d'aujourd'hui est consacrée au dernier roman d'Éric Reinhardt L'amour et les forêts paru dans la collection Blanche de Gallimard au mois d'août 2014. Pour ce roman Éric Reinhardt a obtenu plusieurs distinctions dont le prix Renaudot des lycéens 2014, le prix du roman France Télévision 2014 et le prix des étudiants France Culture - Télérama 2015.

L'amour et les forets

 

 

Résumé (extrait du quatrième de couverture):

          "A l'origine, Bénédicte Ombredanne avait voulu le rencontrer pour lui dire combien son dernier livre avait changer sa vie. Une vie sur laquelle elle fit bientôt des confidences à l'écrivain, l'entrainant dans sa détresse lui racontant une folle journée de rébellion vécue deux ans plus tôt, en réaction  au harcèlement continuel de son mari. La plus belle journée de toute son existence mais aussi le début de sa perte (...)."

Je suis tentée de vous dire que cet ouvrage se décline en plusieurs points. Au commencement il y a cette rencontre entre Éric Reinhardt et une fidèle lectrice et admiratrice, répondant au nom de Bénédicte Ombredanne. Elle est professeur, agrégée de lettres, âgée de 36 ans, mariée deux enfants. Plusieurs échanges de mail tout d'abord vont conduire à une première rencontre dans un café. Ce qui n'est au départ qu'une rencontre littéraire va se transformer en véritable confidence. Bénédicte va se laisser aller à des confessions très personnelles sur sa vie privée et surtout sur la relation qu'elle entretient avec son mari et l'emprise psychologique qu'il exerce sur elle.

Bénédicte prend donc la parole, comme un roman dans un roman. La relation houleuse qu'elle et son mari entretiennent constitue la partie centrale du roman. Un soir, alors qu'elle rentre du travail, elle retrouve son mari prostré dans la chambre conjugale. Son attitude fait peur aux deux enfants. Bénédicte cherche à savoir ce qui le met dans un tel état, et il aura du mal à "cracher le morceau". Il a comme une sorte de crise "autiste", il est dans sa bulle, en larmes sans rien vouloir savoir de l'extérieur. Il semble avoir vécu un choc très violent. En réalité il a une prise de conscience, celle-ci intervient après l'écoute d'une émission à la radio concernant les manipulateurs et harceleurs psychologiques. Il réalise qu'il est de ceux-là et il prend conscience du comportement qu'il a envers sa femme. C'est un déclic pour lui mais aussi pour elle. Ils se sont tous deux enfermés dans une relation malsaine faite de violence psychologique et conjugale. Lui le manipulateur, elle la manipulé... Face à cette confession elle se rend compte alors qu'elle est en train de passer à côté de sa vie de femme et comme pour se donner une chance de reprendre sa vie en main elle se rend sur le site de rencontre Meetic afin de peut-être faire une rencontre ou LA rencontre qui bouleversera le cours de sa vie. Au fil des recherches et des discussions le courant fini par passer avec un des internautes. Celui-ci n'a rien de commun avec les autres interlocuteurs du site. Il est juste là pour parler, échanger des mots, des pensées, il est poli, aimable et surtout il l'a respecte. C'est lui qu'elle choisit le temps d'une journée, pour oublier son quotidien, pour s'évader ...

Bénédicte se lance alors dans le récit émouvant de sa merveilleuse journée avec ce bel inconnu, nommé Christian, un antiquaire, qu'il l'accueille dans sa belle maison à l'orée d'une forêt et qui lui propose avant tout de l'initier au tir à l'arc. C'est le début de l'enfer pour Bénédicte, elle vient d'enclencher une machine infernale qu'elle ne pourra pas contrôler. Son mari va finir apprendre son écart de conduite ... La suite je vous laisse la découvrir (j'en ai déjà beaucoup trop dit).

Éric Reinhardt nous propose ici une sorte d'auto-roman, dans lequel il s'insère, à l'écriture impeccable, au style et au vocabulaire parfaitement maitrisé, même si parfois "cru" (descriptif des scènes d'amour, des violences psychologiques, des différents échanges sur Meetic, etc.). Il choisi d'évoquer un sujet quelques peu tabou, la violence conjugale. Personnellement la relation de cette femme avec son mari a fini par m'oppresser. Comment faire face à un manipulateur psychologique ? Comment un être humain peut anéantir une personnalité à ce point? Au fil du livre on a affaire à une héroïne qui se perd peu à peu dans ses contradictions. J'ai souvent eu envie de secouer Bénédicte !! "Mais réponds lui !!" "fais ta valise !!! ", elle a tellement eu d'occasions pour partir. Mais il y a les enfants, son mari la menace et surtout personne autour d'elle est au courant de ce qu'elle vit. J'avoue que ce roman m'a bousculé, m'a émue, m' a stupéfié. Je suis heureuse de l'avoir fini c'est comme si maintenant je pouvais respirer, comme si j'avais vécu une grande partie de ma lecture en apnée.

Ce roman est aussi un hommage à l'écriture. Par l'intermédiaire de son personnage, Éric Reinhardt nous prouve à quel point l'écriture est un don de soi et peut soigner tous les maux. Bénédicte soulage son mal être que par l'écriture, comme si elle osait vivre la vie qu'elle aurait souhaité.

"Quel bonheur que d'écrire, quel bonheur que de pouvoir, la nuit,souvent la nuit, s'introduire en soi et dépeindre ce qu'on y voit, ce qu'on y sent, ce qu'on entend que murmurent les souvenirs, la nostalgie ou le besoin de retrouver intacte sa propre grâce évanouie, évanouie dans la réalité mais bien vivante au fond de soi..."

- Bonne Lecture -

L'amour et les forêts, Eric Reinhardt, coll. Blanche, Gallimard.

21 avril 2015

Point lecture: "Wild" de Cheryl Strayed

Je consacre mon point lecture d'aujourd'hui au livre de Cheryl Strayed Wild publié une première fois aux États-Unis en mars 2012 et traduit dans plus de trente langues. J'ai choisi pour ma lecture la version poche publiée aux éditions 10/18 et sortie en septembre 2014.

Wild est le second ouvrage de Cheryl Strayed et probablement son plus intime récit à ce jour puiqu'il s'agit d'un récit autobiographique qu'elle a écrit suite à sa randonnée pédestre de 1700 kilomètres sur le Chemin des Crêtes du Pacifique, qu'elle a effectué seule à l'âge de 26 ans durant l'été 1995.

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Résumé: (extrait de la quatrième de couverture)

"Lorsque sur un coup de tête, Cheryl Strayed enfile son sac à dos, elle n'a aucune idée de ce qui l'attend. Tout ce qu'elle sait c'est que sa vie est un désastre. Entre une mère trop aimée, brutalement disparue, un divorce douloureux et un lourd passé de junky, Cheryl vacille. Pour tenir debout et affronter les fantômes de son passé, la jeune femme n'a aucune réponse, mais un point de fuite: tout quitter pour une randonnée sur le Chemin des Crêtes du Pacifique."

 

"Pour sauver ma peau, j'ai décidé de ne plus avoir peur et d'avancer", ces paroles de Cheryl résument parfaitement sa démarche: pourquoi partir seule face à la nature ? face à elle-même?

Perdue à la mort de sa mère, qu'elle chérissait et avec qui elle entretenait une relation extrêmement complice, Cheryl sombre. Mariée à un homme qui la comble au delà de ses espérances, elle le trompe à maintes reprises. Deuxième coup dur pour elle, puisqu'en apprenant ses infidélités son mari la quitte et demande le divorce après 7 ans de mariage. Au fil des mauvaises rencontres, elle sombre de plus en plus et tombe dans la drogue, jurant que ce n'est qu'une passade et qu'elle peut se sortir de ses addictions quand elle le veut.

Il lui faut un électro choc !! Elle prend conscience qu'elle ne va pas bien, mais accablée par la peine et le chagrin elle ne veut surtout plus rien ressentir. C'est sur un coup de tête et en tombant au hasard sur un guide évoquant le Chemin des Crêtes du Pacifique, qu'elle décide de partir faire une randonnée de 1700 kilomètres, seule, pour régler ses problèmes.

J'ai tout de même fait quelques recherches sur ce fameux chemin très connu aux États-unis et prisé des randonneurs américains.

plan pctLe Chemin des Crêtes du Pacifique plus communément appelé le "Pacific Crest Trail" ou "PCT" parcourt les États-Unis de la frontière mexicaine à la frontière canadienne en suivant les crêtes de la Sierra Nevada. Ce chemin traverse trois états (la Californie, l'Oregon, et l'état de Washington) et sept parcs nationaux. (cliquez sur le plan à droite pour l'agrandir)

Lors de son périple Cheryl va parcourir des paysages très différents (désert, hautes montagnes, forêts verdoyantes) et traverser des climats variés (chaleur extrême, neige, froid, trombes d'eau ...). Il faut être honnête, elle s'est très mal préparée à son voyage, à commencer par son sac qui est dix fois trop lourd pour elle:

"J'étais prête à commencer (...) j'ai (...) regardé mon sac. Il était à la fois énorme et compact, avec un côté adorable mais aussi une arrogance qui m'intimidait un peu. (...) Lorsqu'il était debout il m'arrivait à la taille. Je l'ai attrapé et je me suis penchée pour le soulever. Il n'a pas bougé. Je me suis accroupie, j'ai empoigné l'armature (...) il ne bougeait toujours pas. J'ai essayé à deux mains, les jambes fléchies, en le serrant dans les bras, en y mettant tout mon souffle, ma force et ma volonté (...) toujours rien. (...) Comment pourrais-je porter un sac sur plus de mille cinq cents kilomètres (..) si je ne parvenais même pas à le déplacer d'un millimètre dans une chambre climatisée?" (p.73)

Je dirais que ce sac est le premier fardeau de son périple. Surnommé le monstre par les autres randonneurs, ce sac va même jusqu'à la blesser dans sa chair, ses hanches sont meurtries chaque jour par le poids conséquent que ce sac lui inflige. Des callosités se forment alors sur le bas de ses hanches et le bas des ses reins. Second fardeau: ses chaussures. Elles sont beaucoup trop petites pour elle, à tel point qu'elle perd six ongles sur dix, comme elle aime le préciser d'ailleurs: "PCT: 6 points, Cheryl: 4."

insta cheryl strayed 02

 

à gauche: photo de Cheryl prise lors de son périple sur le PCT (source photo: instagram Cheryl Strayed).

Puis il y a aussi sa mère disparue qui l'accompagne dans ses pensées. Même loin de la civilisation tout la ramène à sa mère, un livre qu'elle feuillète, une chanson qu'elle fredonne. Elle finie par frôler la folie ! Jusqu'à ce qu'elle réalise un matin qu'elle a changé, qu'elle s'est endurcie, qu'elle a dépassé sa douleur, qu'elle peut maintenant vivre en paix avec ses regrets.

"Il est impossible de savoir pourquoi une chose arrive et pas une autre. Qu'es-ce qui mène à quoi? Qu'es-ce qui détruit quoi? Ou ce qui fait qu'une chose s'épanouie ou meurt ou suis un autre chemin. Et si je me pardonnais? Et si je regrettais? Mais si je pouvais revenir en arrière je ne ferais rien différemment (...) Et si l'héroïne m'avait appris quelque chose? Et si c'était toutes ces choses que j'ai faite qui m'ont conduite ici? Et si je ne pouvais jamais me racheter. Et si c'était déjà fait ?"

Au fil de ces trois mois et des rencontres qu'elle va faire sur ce chemin, Cheryl va mûrir. C'est comme une renaissance, elle va prendre conscience de ce qu'elle est vraiment. "J'ai mis des années à devenir la femme que ma mère a élevé. ça m'a pris quatre ans, sept mois et trois jours pour y arriver. Sans elle, après m'être égarée dans le dédale sauvage de mon chagrin, j'ai tracé ma propre voie pour sortir de la forêt."

Il est difficile pour moi de m'arrêter d'écrire, il y a tellement de chose à dire sur ce livre qui a été pour ma part la claque littéraire de ce début d'année 2015, peut-être pas pour le style mais du moins pour l'histoire. Car comment ne pas se sentir proche de Cheryl? Qui n'a jamais voulu tout plaquer? Partir pour se retrouver? Qui a déjà franchi le pas vers l'inconnu? Qui a déjà osé aller au delà de ses peurs? Cheryl l'a fait. Et malgré la tentation d'abandonner (qui la titille à peu près toutes les cinq minutes) elle continue jusqu'au bout guidée par cette citation d'Emily Dickinson "Si le courage t'abandonne, dépasse ton courage."

On se doute de l'issue de ce voyage. On a envie qu'elle réussisse son pari car nous lecteurs c'est un peu notre voyage aussi, notre réussite. Au delà de l'aspect spirituel de cette randonnée, Cheryl nous offre un voyage en pleine nature, plus efficace qu'un guide du routard, elle nous transporte dans une nature aux différents visages, parfois verdoyante, glacée, asséchée, un récit écrit de telle façon qu'on à l'impression de ressentir chaque goutte d'eau de pluie, chaque bourrasque de vent dans les arbres ...

crater lake oregon pacific cret trail oregon

(Photos source Pinterest)

J'espère vous avoir donné envie de lire le livre. A noter qu'il existe une adaptation cinématographique sortie en décembre 2014 avec Reese Witherspoon dans le rôle de Cheryl Strayed. Pour être franche, le film n'arrive pas à la cheville du livre (malgré une bande son géniallissime) mais il est vrai que c'est toujours un exercice délicat de transposer au cinéma un livre de 500 pages en 1h50 de film ... à vous de juger ...

- Bonne lecture -

 

11 mars 2015

Point lecture: "Charlotte" de David Foenkinos

Le point lecture du jour est consacré au dernier roman de David Foenkinos, Charlotte, paru au mois d'aout 2014 et publié dans la collection Blanche de Gallimard. Grâce à cet ouvrage, l'auteur à remporté deux prix, le prix Renaudot 2014 ainsi que le prix Goncourt des lycéens 2014.

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Résumé (extrait du quatrième de couverture)

"Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une oeuvre picturale autobiographique d'ue modenrité fascinante (...)"

Charlotte est le treizième roman de David Foenkinos. Il nous propose ici un récit bouleversant. Comment ne pas être marqué par le destin tragique de cette artiste peintre juive née en 1917 et morte à son arrivée à Auschwitz le 10 octobre 1943, gazée certainement parce que trop faible pour travailler dans le camp en raison de sa grossesse. Elle avait seulement vingt-six ans et pourtant en parcourant sa vie au travers de ce livre, elle nous donne l'impression d'avoir vécu beaucoup plus longtemps. Issue d'une famille juive bourgeoise, elle connait de terribles tragédies et ce depuis le plus jeune âge, comme si la mort rodait tout autour d'elle. Un mauvais karma ?? ... possible. Sa famille connait quelques troubles bipolaires avec de multiples suicides, c'est d'ailleurs presque une tradition familiale.

Adolescente, elle se découvre artiste, elle peint, beaucoup, son talent est finalement repéré, mais étant juive elle n'a pas le droit à la reconnaissance. Elle est mise à l'écart tout d'abord de la notoriété puis petit à petit de toutes les sphères de la société. Ce qui la sauve au début c'est sa ressemblance avec une aryenne, elle peut encore prendre un simple verre sur une terrasse de café, vivre ... mais la boule au ventre, l'étau se resserre... C'est le début de l'oppression. On découvre d'ailleurs comment la société artistique juive de l'époque essaie de survivre tant bien que mal face à la montée des nazis. Certains réussiront à fuir vers les Etats-Unis, les Pays - Bas, d'autres seront déportés ...

Charlotte_Salomon

Charlotte est envoyée par ses parents dans le sud de la France, où elle est accueillie à Nice, par Ottilie, une américaine qui héberge des juifs notamment des enfants. Elle rejoint alors ses grands-parents qui eux aussi vivent chez l'américaine.  Ce sera sa perte. Elle est déportée une première fois avec son grand-père, elle est confrontée une première fois à l'horreur humaine. Elle est finalement sauvée. Elle échappe une seconde fois à une déportation grâce à un policier français qui lui demande de s'enfuir. Elle est déportée une troisième fois, suite à la dénonciation d'une voisine ou d'un voisin, cette fois-ci c'est à Auschwitz ... Elle et son compagnon partent pour le camp de la mort.

Avant sa déportation "définitive" elle réalise l'Oeuvre, SON OEUVRE. Vie? ou Théâtre? tel est le nom de cette autobiographie artistique où se mêle l'écriture, la peinture, la musique. Cette oeuvre est composée de 784 gouaches de figures et de mots peints, réalisées dans l'urgence entre l'été 1940 et 1942. Se sentant en danger de mort, elle confie cette oeuvre au Docteur Moridis en lui disant "C'est toute ma vie" ... elle a un besoin de transmettre ce qui lui reste, à savoir ses souvenirs, peut- être pour exister encore bien après la mort, pour perdurer dans le temps.

Mais Charlotte c'est aussi l'obsession d'un auteur pour son sujet. David Foenkinos se met en scène dans son ouvrage, il se lance sur les traces de Charlotte, comme un jeu de pistes, il recherche des indices, comme pour entrer en connection avec l'artiste, pour se rapprocher d'elle un peu plus. Il lui rend hommage. ... Cette obsession il l'a manifeste par l'écriture. Il choisi de rédiger son texte en prose, tel un poème. J'avoue que j'ai été dérangé par cette mise en page, il m'a fallu un peu de temps pour adapter ma lecture. Mais pourquoi avoir choisi ce mode de rédaction?  Justement il se justifie: "Pendant des années j'ai pris des notes, j'ai parcouru son oeuvre sans cesse (...) j'ai tenté d'écrire ce livre tant de fois! (...) Devais-je romancer son histoire? (...) je commençais, j'essayais puis j'abandonnais (...)C'était une sensation physique, une oppression, j'éprouvais la nécessite d'aller à la ligne pour respirer. Alors j'ai compris qu'il fallait l'écrire ainsi."

Charlotte-Salomon-Leben-oder-Theater

J'ai été très émue en lisant son histoire, certains passages m'ont fait froid dans le dos. Comment vivre face à la persécution constante des nazis. Comment garder confiance en l'humanité?  et comment avoir confiance en son prochain? (Elle en a vécue des trahisons). C'est difficile de parler du livre sans vous spoilier toute l'histoire, il y a tant de choses à dire. Tant de paradoxe aussi. Car c'est en vivant presque libre, sortant dans la rue aux yeux même des nazis, qu'ils l'a laisseront tranquille. C'est en vivant reclue, et cachée qu'elle sera dénoncée ...

J'espère vous avoir donné envie de découvrir cet ouvrage ou du moins d'avoir éveillé en vous un intérêt pour cette artiste partie bien trop jeune...

 

David Foenkinos, Charlotte, collection Blanche, Gallimard, 221p. , 18E50.

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