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27 février 2015

Point lecture: "La part de l'autre" d'Eric-Emmanuel Schmitt.

 

Je choisis d'ouvrir aujourd'hui cette section lecture avec un livre d'Eric-Emmanuel Schmitt La Part de L'autre publié en 2001.

 

la part de l'autre

Résumé (extrait de la quatrième de couverture):

8 octobre 1908: Adolf Hitler recalé. Que se serait-il passé si l'Ecole des Beaux-Arts de Vienne en avait décidé autrement? Que serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artistes?

Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné, Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde ...

 

Eric-Emmanuel Schmitt nous présente ici deux histoires, deux mondes qui évoluent parallèlement avec un même personnage. Ce personnage n'est pas anodin puisqu'il s'agit d'Hitler. Par ces deux homonymes, l'auteur tente de nous démontrer que nous évoluons en tant qu'individu, vers le bien ou le mal , en fonction des choix et des décisions que nous prenons quotidiennement.

D'un côté nous avons Adolf Hitler, quatorzième chancelier de l'Allemagne, dictateur nazi et exterminateur des juifs (en même temps es-ce besoin de le préciser ...). Il est recalé deux fois à l'Académie des Beaux Arts de Vienne. Il considère cet échec comme une véritable humiliation. Il ne se remet aucunement en question, ni lui, ni son travail est à juger, pour lui c'est l'Académie qui ne sait pas reconnaître son "génie". Il devient vagabond, marginal, se construit une fausse identité artistique. Puis il est appelé à la guerre, la première guerre mondiale, et y trouve son Salut, sa vocation. La défaite de l'Allemagne face à la France et à l'Angleterre va être le point de départ de sa personnalité politique et militaire. Il se révèle pleinement tel que nous connaissons le personnage au travers des livres d'histoires (fou, machiavélique etc.)

Puis de l'autre côté nous avons Adolf H. L'auteur choisi ici de ne pas citer de nom de famille (histoire peut-être de bien séparer les deux personnalités). Cet Adolf là est choisi par l'Académie, il vit presque totalement de sa peinture, de son art, deviendra même pour certains un peintre de référence. Lui aussi connaît la première guerre mondiale, y participe, ne la comprend pas forcément. Il épouse une juive, lui fera deux beaux enfants. Sa vie est bercée par l'art, la culture, avec Paris comme capitale artistique de référence. Au travers de ce personnage, Eric-Emmanuel Schmitt propose ici une uchronie. Il prend comme point de départ une situation historique existante et en modifie l'issue. Par cet exercice l'auteur cherche à nous faire comprendre qu'on ne naît pas mauvais mais qu'on le devient. Il rejoint de ce fait la thèse de Jean-Paul Sartre sur l'existentialisme (rien n'est joué d'avance, chaque homme décide à chaque moment de l'orientation de sa vie, tout peut basculer, les hommes se réinventent perpétuellement).

Pourquoi avoir choisi Hitler? un sujet presque tabou ... L'auteur se justifie "Je vais décrire ce qui me repousse" et ajoute "(...) C'est un être banal. Banal comme le mal. Banal comme toi et moi. Ce pourrait être toi, ce pourrait être moi. Qui sait d'ailleurs si demain ce ne sera pas toi ou moi? Qui peut se croire définitivement à l'abri? A l'abri d'un raisonnement faux, du simplisme, de l'entêtement ou du mal infligé au nom de ce qu'on croit le bien? (...).

Au-delà de la thèse philosophique, cet ouvrage est un véritable petit bijou, passionnant, au style d'écriture impeccable. Eric-Emmanuel Schmitt nous tient en haleine tout le livre, aucun ennui ne vient perturber notre lecture. La langue française est maîtrisée et on sent bien le travail de documentation considérable qui a été effectué pour la rédaction de cet ouvrage.

Enfin si mon choix s'est porté sur ce livre c'est avant tout par curiosité (Que se serait-il passé si .... ???) J'aime les ouvrages d'Eric-Emmanuel Schmitt, j'avais donc pleine confiance, je savais que ma curiosité serait satisfaite par le schéma qu'il allait proposer. Au fond chacun peut s'imaginer une version de l'histoire. Si le destin d'Hitler avait basculé du "côté clair de la force" le visage du monde serait probablement totalement différent...

La Part de L'autre, Eric-Emmanuel Schmitt, Livre de Poche, 503 pages.

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